Etre supervisé

 

La supervision, pourquoi faire?

 

Le cadre n’existe pas que pour la relation entre le patient et la psychanalyste.

La psychanalyste a aussi son propre cadre avec la supervision.

 

Freud définit la psychanalyse comme une méthode d’investigation du fonctionnement de la vie mentale, un traitement thérapeutique des souffrances psychiques ainsi qu’une doctrine. 

 

Pour Anzieu la psychanalyse est une expérience humaine, la création d’un lien fort, plus émotionnel qu’intellectuel et qui est destiné à réduire la souffrance de celui qui s’analyse. 

 

Il y a aussi une portée thérapeutique de la psychanalyse. C’est en captant l’inconscient de l’autre avec son propre inconscient que l’analyste va saisir les causes des conflits du patient et contribuer au processus de guérison.

 

Un psychanalyste peut proposer le divan ou un fauteuil, marcher ou rester assis. La spécificité analytique se définit par l’utilisation de son inconscient. Il n’y a pas d’analyse sans ce moment de captation par l’analyste de l’inconscient du patient. Pour Anzieu c’est l’essentiel.

 

Pour compléter le tableau celui qui analyse a déjà suivi une analyse personnelle et continue en supervision avec un pair plus expérimenté. 

 

Il appartient à une communauté analytique, il parle la langue de la psychanalyse et son inconscient instrumental avance avec son expérience. 

 

S’il réunit toutes ces conditions alors il exerce une pratique analytique. 

 

A noter qu’une analyse personnelle est nécessairement « didactique ». Car une analyse est une formation. L’analysant apprend à contrôler le conscient avec l’inconscient. Toute analyse est donc didactique car elle enseigne à l’analysant à travailler comme analyste.

 

Pour Freud il y a trois métiers impossibles : éduquer, gouverner et analyser. Pour Anzieu il y a également une quatrième dimension qui est de superviser. Elle rassemble les trois notions précédentes. 

Dans la Supervision il y a éduquer / gouverner / analyser. Un superviseur forme son élève en lui transmettant un savoir clinique et théorique.

Pas que. Car aussi fierté, disponibilité, humilité, inventivité, et surtout le plus important pour un superviseur : sa manière de vivre en relation avec son propre inconscient c’est-à-dire la stabilité de sa vie personnelle. En effet l’inconscient instrumental exige du praticien une grande disponibilité mentale dans son engagement et l’écoute engendre une dissociation entre l’écoute et sa vie privée.

 

Écouter c’est se dissocier. 

C’est être absorbé dans l’autre. C’est laisser sa vie intime de côté. 

Cette tâche d’analyste est facilitée lorsque nous avons une vie relativement stable.

 

Il existe des supervisions à dominantes clinique, théorique, technique et contre-transférentielles. Il y a tout cela dans le contenu de la supervision. Les séances peuvent être spécifique sur une thématique ou les thématiques peuvent être variable d’une séance à l’autre.

 

Il existe plusieurs types de séance. Les séances centrées sur le client et les séances centré sur le praticien. Les séances centrées sur la situation thérapeutique, les séances centrées sur les concepts les sciences centrées sur les modalités de travail comme le cadre, le paiement.

 

Il s’agit en supervision de former le praticien mais également de protéger le patient

 

La formation à la supervision c’est d’avoir été superviser soi-même.

 

Freud lui-même mettait en garde chacun contre l’idée d’entreprendre un traitement psychanalytique sans une formation stricte qui fixe des normes minimales. L’association psychanalytique internationale a énoncé le principe que la formation ne pouvait être laissée à une initiative individuelle mais relever de différentes associations et de leurs instituts. Ces associations sont soumises à une régulation interne et à déontologie.

 

En général les supervisions sont individuelles mais il existe des supervisions collectives. Les participants s’impliquent personnellement et dialoguent entre collègues. Il y a quand même quelques risques car elle n’est pas indiquée pour les personnes qui présente t une fragilité narcissique.

On peut faire quand même le constat une attitude réparatrice du groupe vis-à-vis du collègue en difficulté. Tout cela renvoie à la spécificité de la dynamique de groupe.

 

La supervision est un instrument de travail pour le psychanalyste.

 

La relation entre le supervisé et le superviseur est un autre aspect important. Il faut éviter le piège de la relation hiérarchique. Il faut aussi éviter la tentation de faire des clones qui se ressemblent.

 

A.Deloune, La supervision en psychanalyse et psychothérapie, 2011, Dunod