Maladies psychosomatiques : comment le corps parle quand l’esprit déborde ?
En bref
Une maladie psychosomatique, c’est une souffrance psychique qui s’exprime dans le corps. Les symptômes sont bien réels, même s’ils n’ont pas de cause organique identifiée. Le stress, les mécanismes de défense et certains évènements de vie jouent souvent un rôle majeur.
Une maladie psychosomatique, « c’est dans la tête ! »
C’est une expression qui dérange, qui met aussi en colère, donnant le sentiment que les maux sont minimisés sur une souffrance corporelle pourtant bien réelle, créant une double peine.
Les maladies psychosomatiques sont souvent mal comprises.
Qu'est-ce que la maladie psychosomatique ?
La maladie psychosomatique, c’est lorsque la douleur psychique devient physique.
Il s’agit d’un trouble fonctionnel physique et non lésionnel, lequel relève d’une lésion anatomique.
Le point de départ est un facteur psychologique.
Le point d’arrivée, c’est le corps.
La personne n’a pas conscience du facteur psychologique expliquant la maladie psychosomatique.
Les symptômes psychosomatiques : comment ça marche ?
Parmi les diverses voies symptomatiques, l’investissement libidinal d’une représentation refoulée peut entrainer un symptôme de type somatique, c’est-à-dire qu’il va se déplacer sur le corps.
Le symptôme est lié au principe de refoulement qui est l’opération psychique par laquelle l’inconscient repousse à distance du conscient des représentations inconciliables avec le Moi, sa satisfaction pouvant engendrer un déplaisir par ailleurs, un conflit. L’inacceptable, l’impensable sont ainsi refoulés dans l’inconscient.
« Les rejetons du refoulé » pourront se retrouver dans la vie quotidienne à travers les rêves, les lapsus, les actes manqués, etc.
Le retour du refoulé est un concept majeur de la psychanalyse.
On parlera de retour du refoulé pour en cas de retour à la conscience de la partie clivée, lorsqu’elle cherche à refaire surface dans un principe dynamique et économique qui cherche à réguler le psychisme d’un Moi débordé malgré les mécanismes de défense en place jusque-là.
La représentation est refoulée mais l’angoisse (l’affect) demeure. Elle est convertie (déplacée) dans le corps sous forme de symptômes physiques n’ayant pas de support organique. Ils sont ainsi réversibles.
La pulsion est déliée de la représentation.
- Il est fréquent que la conversion vienne troubler la coordination ou l’équilibre,
- engendre une paralysie musculaire,
- des crises convulsives,
- une sensation de boule dans la gorge,
- des troubles neurologiques fonctionnels (et non lésionnels) altérant la fonction motrice ou sensorielle, tels des paralysies ou dystonies,
- des symptômes sensoriels
- baisse de la sensibilité de la vue ou de l’audition-,
- une perte de la voix (dysphonie / aphonie).
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La place du stress en psychosomatique
Le stress peut-il provoquer des maladies ? Le lien n’est pas prouvé directement mais nous ne pouvons pas exclure l’impact du stress sur les maladies.
Le stress a une influence directe aggravante sur le corps.
En situation de stress le cerveau envoie un message à l’hypothalamus. Pour affronter le danger le système limbique libère de l’adrénaline, laquelle provoque des spasmes, une augmentation du rythme cardiaque, du glucose, et du CRH est sécrété par l’hypothalamus lequel libère à son tour du cortisol qui inhibe certaines fonctions dont le système immunitaire et rétablit à son tour le taux de CRH.
Le stress, s’il est chronique, génère une boucle sans fin où la libération de cortisol sera produite de façon excessive. C’est là la question de la limite à la résilience dont la prise des benzodiazépines.
Certains comportements et habitudes sont des facteurs aggravants de maladies graves : consommation excessive d’alcool, de tabac, mauvaises habitudes alimentaires (suralimentation par exemple), manque d’activité physique, etc.
Certains évènements de vie impactent aussi lourdement le psychisme : un deuil, une séparation, un licenciement, du harcèlement etc.
Réagir face à une maladie
Le stress peut déclencher vraiment des maladies et la maladie peut elle-même entrainer un stress, de l’angoisse ou une décompensation. C’est la boucle du stress, qui peut amener à une désocialisation. Chacun réagit de façon différente, d’autres ne voudront pas en parler, ne pas voir ni entendre. Les mécanismes défensifs sont puissants face à la maladie mais l’émotion toujours là, quelque part, à s’exprimer.
La psychotherapie psychosomatique
À retenir
En psychothérapie, faire le lien avec des évènements de vie concomitants permet de revenir sur le ou les déclencheurs émotionnels et remonter à la source émotionnelle.
Le pont somatique ou le pont d’affect sont utiles en hypnose pour remonter le fil.
Ces derniers reprennent le principe de l’association libre de la psychanalyse.
Le lien thérapeutique est à la base de tout travail thérapeutique.
La psychothérapie ne se substitue pas à un traitement médical mais est complémentaire.
Trouble psychosomatique et maladies psychosomatiques possibles
- Stress et troubles digestifs et gastro-intestinaux, colopathie fonctionnelle ou intestin irritable
- Troubles du sommeil
- Troubles respiratoires : asthme, sensation d'étouffement
- Troubles cardiaques : tachycardie, hypertension artérielle ou infarctus
- Troubles neurologiques : migraines, paralysies, névralgies, épilepsie
- Maladies inflammatoires et auto-immunes : polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie
- Maladies de peau : eczéma, psoriasis, verrues, pelades, chutes de cheveux, herpès, transpiration excessive, couperose, dartres, aphtes
- Troubles sexuels : perte de la libido, troubles de l'érection, sècheresse vaginale
- Troubles urinaires : vessie irritable, mictions fréquentes et douloureuses, ou difficultés à uriner
- Maladies infectieuses : herpès, zona
- Troubles ORL : vertiges, surdité, bourdonnements
- Douleurs, paralysies, crampes, spasmes, crises convulsives, lombalgies
- Maladies cardio-vasculaires
Les enfants aussi ! Les coliques, le dérèglement du sommeil, les vomissements, l’asthme ou les retards de croissance sont fréquents en psychosomatique