Quand l’annonce de la maladie fait trauma
Dans le stress post traumatique, il est fréquent de travailler sur les annonces des résultats. C’est la projection vers le long couloir de la mort, la confrontation au réel, l’impensable.
Il en est de même pour le temps d'attente des résultats d'analyse, le temps est décuplé et les repères spatiaux impactés.
Le temps est suspendu. La réaction de stress aigue dans un premier temps peut être une attaque contre le corps médical par déplacement, une fuite avec l’installation d’un déni, parfois une sidération avec un état de sidération.
Il se peut aussi que même si les analyses donnent des résultats plutôt positifs, un stress post traumatique s’installe quand même en développant des symptômes hypocondriaques, les personnes continueront de penser qu'elles sont ou pourront être malade, le psychisme s'y étant préparé et par effet de dissociation traumatique et la partie traumatisé restera là en boucle, dissociée.
La maladie et l’annonce de la maladie concerne aussi l'entourage de la personne malade, entourage proche et moins proche. Il s’agit de traumatisme vicariant.
Souvent, l'émotion est gardée sans qu'elle soit exprimée par des mots et le corps devient le réceptacle des émotions de ceux qui l'accompagne.
L'entourage accompagne et s'oublie, impliqué jusqu'à un accompagnement de fin de vie.
Comment annoncer à une personne qu'elle est gravement malade ?
Même s'il n'y a pas de façon idéale dans l'annonce de la maladie, la violence des mots et le manque de recul pour y faire face déclencher bien trop souvent de l'angoisse qui se rajoute.
Corinne ALEXANDRE VERA