C'est dans la tête ! Les maladies psychosomatiques
« C’est dans la tête ! » C’est une expression qui dérange, qui mettra en colère, donnant le sentiment que les maux sont minimisés sur une souffrance corporelle pourtant bien réelle, créant une double peine.
QU’EST-CE QUE LA MALADIE PSYCHOSOMATIQUE ?
La maladie psychosomatique, c’est lorsque la douleur psychique devient physique.
Il s’agit d’un trouble fonctionnel physique et non lésionnel, lequel relève d’une lésion anatomique. Le point de départ est un facteur psychologique. Le point d’arrivée, c’est le corps.
La personne n’a pas ou peu conscience du facteur psychologique expliquant la maladie psychosomatique.
QUELQUES TROUBLES PSYCHOSOMATIQUES ET MALADIES PSYCHOSOMATIQUES POSSIBLES
Stress et troubles digestifs et gastro-intestinaux, colopathie fonctionnelle ou intestin irritable
Troubles du sommeil
Troubles respiratoires : asthme, sensation d'étouffement
Troubles cardiaques : tachycardie, hypertension artérielle ou infarctus
Troubles neurologiques : migraines, paralysies, névralgies, épilepsie
Maladies inflammatoires et auto-immunes : polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie
Maladies de peau : eczéma, psoriasis, verrues, pelades, chutes de cheveux, herpès, transpiration excessive, couperose, dartres, aphtes
Troubles sexuels : perte de la libido, troubles de l'érection, sècheresse vaginale
Troubles urinaires : vessie irritable, mictions fréquentes et douloureuses, ou difficultés à uriner
Maladies infectieuses : herpès, zona
Troubles ORL : vertiges, surdité, bourdonnements
Douleurs, paralysies, crampes, spasmes, crises convulsives, lombalgies
Maladies cardio-vasculaires
Il est fréquent que la somatisation vienne troubler la coordination ou l'équilibre, engendre une paralysie musculaire, des crises convulsives, une sensation de boule dans la gorge, des troubles neurologiques fonctionnels (et non lésionnels) altérant la fonction motrice ou sensorielle, tels des paralysies ou dystonies, des symptômes sensoriels -baisse de la sensibilité de la vue ou de l'audition-, une perte de la voix (dysphonie / aphonie).
Les enfants aussi ! Les coliques, le dérèglement du sommeil, les vomissements, l'asthme ou les retards de croissance sont fréquents en psychosomatique
LES SYMPTOMES PSYCHOSOMATIQUES : COMMENT CA MARCHE ?
Parmi les diverses voies symptomatiques, l'investissement libidinal d'une représentation refoulée peut entrainer un symptôme de type somatique, c’est-à-dire un déplacement sur le corps.
Le symptôme est lié au principe de refoulement qui est l'opération psychique par laquelle l'inconscient repousse à distance du conscient des représentations inconciliables avec le Moi, sa satisfaction pouvant engendrer un déplaisir par ailleurs, un conflit. L'inacceptable, l’impensable sont ainsi refoulés dans l'inconscient.
« Les rejetons du refoulé » pourront se retrouver dans la vie quotidienne à travers les rêves, les lapsus, les actes manqués, etc.
Le retour du refoulé est un concept majeur de la psychanalyse.
On parlera de retour du refoulé pour en cas de retour à la conscience de la partie clivée, lorsqu'elle cherche à refaire surface dans un principe dynamique et économique qui cherche à réguler le psychisme d'un Moi débordé malgré les mécanismes de défense en place jusque-là.
La représentation est refoulée mais l'angoisse (l'affect) demeure. Elle estdéplacée dans le corps sous forme de symptômes physiques n'ayant pas de support organique. S'ils sont ainsi réversibles, ils peuvent sur le long terme devenir une spirale infernale.
La pulsion est déliée de la représentation.
LA PLACE DU STRESS EN PSYCHOSOMATIQUE
Le stress peut-il provoquer des maladies ? Le lien n'est pas prouvé directement mais nous ne pouvons pas exclure l'impact du stress sur les maladies.
Le stress a une influence directe aggravante sur le corps.
La maladie peut elle-même entrainer un stress, de l'angoisse ou une décompensation. C’est la boucle du stress, qui peut amener à une désocialisation.
En situation de stress le cerveau envoie un message à l'hypothalamus. Pour affronter le danger le système limbique libère de l'adrénaline, laquelle provoque des spasmes, une augmentation du rythme cardiaque, du glucose, et du CRH est sécrété par l'hypothalamus lequel libère à son tour du cortisol qui inhibe certaines fonctions dont le système immunitaire et rétablit à son tour le taux de CRH.
Le stress, s'il est chronique, génère une boucle sans fin où la libération de cortisol sera produite de façon excessive. C'est là la question de la limite à la résilience dont la prise des benzodiazépines.
Certains comportements et habitudes sont des facteurs aggravants de maladies graves : consommation excessive d'alcool, de tabac, mauvaises habitudes alimentaires (suralimentation par exemple), manque d'activité physique, etc.
Certains évènements de vie impactent aussi lourdement le psychisme : un deuil, une séparation, un licenciement, du harcèlement etc.
Chacun réagit de façon différente, d'autres ne voudront pas en parler, ne pas voir ni entendre. Les mécanismes défensifs sont puissants face à la maladie mais l'émotion toujours là, quelque part, à s’exprimer.
LA PSYCHOTHERAPIE PSYCHOSOMATIQUE
En psychothérapie, faire le lien avec des évènements de vie concomitants permet de revenir sur le ou les déclencheurs émotionnels et remonter à la source émotionnelle.
La piste d’un choc ou psychotraumatisme n’est pas à exclure.
La médiation corporelle, le pont somatique ou le pont d’affect sont utiles pour remonter le fil. Ces derniers reprennent le principe de l’association libre de la psychanalyse.
Le lien thérapeutique est à la base de tout travail thérapeutique.
La psychothérapie ne se substitue pas à un traitement médical mais est complémentaire.